Parce que je n’aime pas la haine et que contrairement à beaucoup, je ne l’enfouis pas derrière des montagnes de mots pour la transformer en un objet qui soit soluble dans un discours bienveillant, j’ai décidé de répondre à une personne qui a commenté le billet que j’avais écrit sur Marceline Loridan-Ivens et ses paroles que j’ai jugées indignes dans la bouche d’une telle personne. Je publie ici le courrier que j’ai fait parvenir à celui (ou celle, après tout) qui se masque derrière un « a » pour exprimer sa haine, à demi-mots, certainement parce que l’écran permet de se désinhiber et que sa façade masque aussi d’une manière libératoire la difficulté presque anti-naturelle que représente le fait de devoir vivre avec les autres…
Je me permets de vous écrire à visage découvert en dehors de mon blog, à propos du commentaire que vous avez déposé sur l’article concernant Marceline Loridan-Ivens. Je tenais à vous informer que j’ai publié votre commentaire et que j’y ai répondu, malgré le profond désaccord, vous vous en doutez, que j’éprouve au regard de son contenu. Parce que je ne crois pas à la censure dont vous parlez, pas plus qu’à la parole qui ne dit pas son nom. Et parce qu’aussi je crois qu’il faut assumer ses paroles et ne pas se retrancher derrière un écran d’ordinateur pour distribuer sa haine, cachée derrière une simple lettre qui n’empêche pas d’être dévoilée par une adresse IP. Parce que « censeur politiquement correct » est une expression toute faite qui n’a de sens que ce qu’on veut bien y mettre, je tenais à vous dire que la lucidité que vous attribuez à cette dame n’est justement pas du côté de la lumière mais de l’obscurantisme ambiant en France, et qui relève de plus d’un surcroît de méconnaissance.
Regardons plutôt ce que les êtres humains font de bien lorsqu’ils sont ensemble et cessons de ne voir que des clivages, des oppositions de gens qui sont séparés par des frontières fictives, des murs qu’on dresse parce qu’on ne sait pas faire avec les autres, qui ne sont en fait que les reflets de nous-mêmes, avec les mêmes craintes et les mêmes hésitations. Tout ceci est plus facile que d’imaginer qu’on peut tous vivre ensemble, faire cet effort là, qui somme toute coûte moins cher que de faire la guerre.
J’espère simplement que vous ne faites pas partie de ces gens malheureux qui assimilent tout pour recracher une pensée nauséabonde et facilement assimilable, le fast-food de la pensée en quelque sorte. Même si c’était le cas, je ne vous en tiendrai pas rigueur et je vous souhaite de trouver la paix suffisante en vous pour que vous puissiez vivre dans une société en mutation, qui préfère la vie du mélange à la nécrose du retranchement.
Je vous souhaite bon courage et bonne route.
Photo © Szaszy sur Deviantart